Les rideaux du dossier des événements meurtriers du 22 et 23 mars 2020 viennent de tomber ce jour jeudi 15 avril 2021. Les uns se réjouissent du déroulement des audiences et les autres fustigent l’attitude de la justice dans ce dossier.
C’est désormais chose faite au tribunal de première instance de n’zérékoré où se poursuivaient jusqu’à ce jour les audiences criminelles des présumés auteurs des violences post électorales. Le procureur du tribunal de n’zérékoré, Sidiki kanté se réjouit du déroulement des audiences:《c’est une satisfaction totale, c’est pratiquement fini. Ceux qui ont été retenus dans les liens de la culpabilité ont été condamnés, ceux qui n’ont pas été retenus ont été renvoyés pour des fins de la poursuite ou relâchés et ceux qui ne sont pas venus, bien que cités dans le dossier ont été condamnés. La population de n’zérékoré, très sincèrement je voudrais que ça cesse désormais ces mouvements et ne vouloir que la paix. Comprendre maintenant ce qui est passé est passé et on tourne la page et que plus jamais il n’y ait plus de mouvement de ce genre》a conseillé enfin le procureur Sidiki kanté.
Simon pierre Guilavogui, condamné ce jour à 1an de prison avec sursis et une amende d’un million de francs guinéens clame toujours son innocence:《on m’a arrêté à Gonia chez moi à la maison, compte tenu de ce qu’il m’ont arrêté en disant que je suis complice des faits qui se sont déroulés à Nzérekoré, mais après avoir vérifié ils n’ont rien trouvé comme preuve contre moi, le reste c’est Dieu…》s’est il confié.
Un des activiste des droits de l’homme, coordonnateur de Même Droit pour Tous(MDT), présent dans la salle a quant à lui fustigé l’attitude du tribunal sur le déroulement des procès :《depuis que les détenus ont été déportés de n’zérékoré pour kankan, nous les professionnels du droit, on a compris que ce sera une procédure bâclée. Il n’y a pas eu de confrontation dans ce dossier. En principe les parties civiles devraient être confrontées aux accusés dans l’enquête préparatoire, vous voyez, le procureur nous présente des complices sans les auteurs, il était incapable de donner les éléments de preuve. Certaines parties civiles étaient obligées même de faire leur lettre de désistement. Il était donc dans l’obligation de requalifier l’infraction, rejeter les aspects criminels et prendre les aspects correctionnels》a renseigné le défenseur des droits de l’homme Adrien chérif du MDT.
Il faut par ailleurs rappeler que ces événements malheureux ont coûté la vie à plus d’une trentaine de personnes ainsi que des dégâts matériels importants, les uns relaxés, les autres retenus pour des chefs d’accusation différents. On est en mesure de se demander aujourd’hui à quand donc justice sera faite pour tous ces morts?
Paul Tchunguia pour guineeconstat.com