Dans une interview accordée à nos confrères de la RFI, ce mardi 12 mars 2024, le nouveau Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah connue sous le nom de Bah Oury a évoqué l’épineuse question de retour à l’ordre constitutionnel en Guinée.
Devant la CEDEAO les militaires du CNRD se sont engagés à rendre le pouvoir au
plus tard le 31 décembre 2024. Est-ce que cet engagement va être tenu ?
Les processus de transition sont complexes d’un pays à un autre. Malheureusement, la CEDEAO a toujours interprété la question de la transition comme une passion de pouvoir. Or les causes fondamentales de la déstabilisation de la Guinée, pour ne parler que d’elle, sont d’ordre beaucoup plus structurels. Donc si nous voulons éviter la répétition de ces séries d’instabilité, il faut prendre en compte la nécessité d’un stat building d’où la refondation. En se dotant d’instruments lui permettant d’éviter de nouvelles crises politiques majeures. Bien entendu il y a un retard qui a été constaté mais nous ferons les points dans les prochains jours et semaines avec la classe politique guinéenne de manière globale et nous ferons en sorte que ce retard puisse être rattrapé avec l’aide de Dieu.
Quand vous avez accepté de venir à la Primature, vous avez nécessairement demandé au CNRD et au général Mamadi Doumbouya combien de temps allait encore durer la transition. Qu’est-ce qu’ils vous ont répondu ?
Bon je pense que la durée de la transition dépend de ce qui doit être fait sur le terrain. Nous avons besoin de finaliser le recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC), de ce fichier, il y aura l’extraction du fichier électoral. À partir de l’établissement de ce dernier, le référendum a été indiqué comme étant un objectif majeur par le président du CNRD, le général Mamadi Doumbouya. Donc d’ici la fin de l’année il faut nécessairement que le référendum puisse être tenu. À partir de ce moment-là, les autres processus électoraux vont être déclinés.
Ce qui vous laisse espérer une fin de la transition l’année prochaine en 2025 ?
J’espère que nous tiendrons le cap et ce qui est en train d’être fait va dans cette direction .
S’il y a un référendum avant la fin de l’année, peut-on espérer un retour à l’ordre constitutionnel normal d’ici un an ?
Bon! Je ne peux pas le dire parce qu’il y a beaucoup de contingences. Dans un
contexte où nous accusons une fragilité sur le plan financier, nous devons travailler à
la stabilisation, à la décrispation politique pour avoir une possibilité d’examiner et de
réaliser les étapes du chronogramme de la transition dans une relative sérénité.
Donc l’objectif, c’est de finir celà et pense que 2025 est une bonne période pour couronner l’ensemble du processus toujours avec l’aide de Dieu parce l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum a été vraiment un coup très dure, et qui impact l’ensemble des activités de l’État aujourd’hui.
Est-ce que vous ne craignez pas que les militaires aient pris le goût du pouvoir pour
y rester de longues années ?
Non! Ce n’est pas le cas parce qu’il y a des efforts, et de la volonté qui a été déjà
déclinée sur le terrain. Lorsqu’on voit les dynamiques pour aller vers l’organisation
du procès du 28 septembre 2009, l’obsession du président de la République d’avoir une cohésion nationale, une réconciliation effective dans ce pays, celà veut dire que d’or et déjà que le leadership à la tête de la Guinée veut qu’elle redevienne un pays normal pour pouvoir exploiter ses ressources dans le sens des intérêts majeurs de la population Guinéenne.