Le bilan est lourd à Siguiri, où trois personnes ont perdu la vie dans deux éboulements distincts. Ces tragédies surviennent après la réouverture des mines artisanales par les autorités, un choix qui semble avoir ravivé les risques d’éboulement dans cette région de Guinée.
La première tragédie a eu lieu dans une mine de Boukaria, où Kerala Dansoko, 26 ans, a trouvé la mort. C’est dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 novembre que l’éboulement s’est produit, laissant une famille en deuil. L’équipe de la Croix-Rouge s’est rapidement mobilisée pour sécuriser la zone et faire les premiers constats. Mory Dibi Keita, membre de l’équipe, raconte : « Hier, nous avons été alertés par un habitant de Boukaria pour un éboulement ayant coûté la vie au fils de notre ami Karifala Dansoko. Marié et dont l’épouse est enceinte, il a été inhumé à 17h. »
Plus tard dans la nuit, un deuxième éboulement s’est produit dans une mine voisine de Bouré Kourouda, également interdite d’accès. Mory Dibi Keita, encore sur le terrain, rapporte : « Alors que nous étions encore sur les lieux du premier incident, nous avons été informés d’un autre éboulement survenu dans la nuit. Le lendemain matin, après un travail de longue haleine, une victime a pu être secourue. Cet endroit étant interdit, les gens s’y rendent discrètement pour extraire de l’or. »
En évoquant l’identité des victimes de ce second incident, Mory Dibi Keita ajoute : « La première victime, Moraga Camara, était père de famille, sa femme venait tout juste d’accoucher. Il était accompagné d’un ami dont l’identité reste inconnue, car il n’avait pas de papiers d’identité et n’était pas connu des habitants. »
Ces drames mettent en lumière les dangers persistants auxquels les travailleurs de Siguiri sont exposés, souvent contraints de prendre des risques pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Kankan Mamady Mawa Sangaré pour Guinéecobstat’com