Dans la préfecture de Dinguiraye, l’ouverture des classes le 6 octobre dernier n’a pas été synonyme d’espoir pour tous. Dans les deux plus grands établissements secondaires de la ville, le lycée Elhadj Oumar Tall et le lycée Bowal, les conditions d’enseignement sont si dégradées qu’elles menacent la scolarité de milliers d’élèves. Manque criant d’infrastructures, surcharge des effectifs, absence de mobilier scolaire et déficit de professeurs composent un tableau sombre de la réalité éducative locale. Ce double SOS lancé par ces établissements mérite une attention urgente.
Des salles de classe bondées,
un apprentissage étouffé
Les deux établissements souffrent d’une pléthore alarmante. Dans certaines classes du lycée Elhadj Oumar Tall, on compte entre 150 et 160 élèves entassés dans des salles prévues pour moins de la moitié. Le lycée Bowal, quant à lui, fait face à la même pression démographique sans disposer des infrastructures suffisantes pour y répondre. Résultat : les élèves s’assoient à même le sol, certains restent debout, d’autres s’entassent à trois ou quatre sur un seul banc. Cette surcharge compromet gravement la qualité de l’enseignement et met à mal l’attention et la discipline en classe.
Un manque de professeurs qui ralentit l’avenir
Autre point d’alerte : le déficit chronique d’enseignants. De nombreuses matières sont dispensées de manière irrégulière ou ne le sont pas du tout, faute de professeurs. Cette situation freine l’évolution pédagogique des élèves et crée de profonds retards dans l’exécution des programmes scolaires. Les enseignants présents, déjà en sous-effectif, sont surchargés et souvent contraints de couvrir plusieurs matières ou de travailler sans moyens pédagogiques adéquats.
Des infrastructures vétustes et insuffisantes
Au lycée Bowal, le besoin d’extension est une urgence. Les bâtiments existants ne peuvent plus accueillir la masse grandissante des élèves, et l’absence de nouveaux blocs ou d’espaces supplémentaires bloque toute amélioration possible. Du côté d’Elhadj Oumar Tall, le constat est identique : l’infrastructure peine à suivre l’évolution démographique scolaire. À cela s’ajoute un manque cruel d’équipements : peu ou pas de laboratoires, de bibliothèques fonctionnelles, et un mobilier en ruine
Les lycées Elhadj Oumar Tall et Bowal ne demandent pas l’impossible : seulement le strict nécessaire pour assurer à leurs élèves un environnement propice à l’apprentissage. Cette double crise éducative à Dinguiraye n’est pas un fait isolé, mais le miroir d’un système en difficulté. Il est temps pour les autorités éducatives, les partenaires techniques et financiers, ainsi que la société civile, d’unir leurs efforts pour sortir ces établissements de l’ombre. L’éducation est un droit, pas un privilège — et elle doit être défendue, coûte que coûte.
Mamadou Alpha BARRY correspondant régionale de Guinéeconstat .com