La préfecture de Siguiri continue d’être le théâtre de tragédies récurrentes : éboulements, assassinats, attaques à main armée et découvertes de corps sans vie se multiplient dans cette préfecture aurifère, illustrant l’insécurité persistante qui y règne.
Dans la nuit du mardi 10 au mercredi 11 décembre 2024, un nouveau drame a secoué le quartier Colombie, dans la sous-préfecture de Bouré Balato. Une femme, Namanignan Condé, a été grièvement blessée par balle, apparemment par son mari. Transportée en urgence à l’hôpital préfectoral de Siguiri, elle a malheureusement succombé à ses blessures.
Les circonstances exactes de l’incident restent floues, bien que des témoignages évoquent des tensions dans le couple. Une proche de la victime rapporte que cette dernière s’inquiétait des menaces récurrentes de son mari.
« C’est une femme qui avait confié Namanignan à ma marâtre. Un jour, je l’ai entendue parler avec son père au téléphone. Elle disait : “Il m’a déjà menacée de me fusiller à cause d’un téléphone, mais Dieu m’a sauvée. Pourtant, il continue de me menacer.” Son père lui avait conseillé de patienter pour éclaircir la situation. Elle m’avait confié que leurs problèmes tournaient autour d’un téléphone », a déclaré une témoin.
Selon des informations recueillies, l’époux aurait quitté Mandiana pour exécuter ses menaces.Mamady Kourouma, habitant de Balato, affirme avoir vu un homme en tenue de chasseur dans les environs peu avant l’incident.
« Hier, aux environs de minuit, nous avons croisé un homme vêtu d’une tenue de chasseur. Il nous a dit être de passage. Nous lui avons demandé de quitter les lieux. Peu après, des bruits ont retenti, suivis des cris de la fille de la femme qui vend du riz. Elle criait que Namanignan était tombée, la tête ensanglantée. Nous avons tenté de porter secours et alerté les autorités locales. »
Douty Fadimba, président du district, s’est rendu sur place et a organisé le transport de la victime. Il déplore toutefois l’absence de réaction rapide des soignants.
« La victime baignait dans son sang lorsque je suis arrivé. Nous avons appelé les autorités, qui ont ordonné son transfert à l’hôpital. Les médecins n’ont pas agi immédiatement. Finalement, un gendarme a mis son véhicule à disposition pour accélérer l’évacuation. Malheureusement, elle n’a pas survécu. »
Koulako Camara, cheffe du poste de santé de Balato, rejette les accusations d’inaction :
« Aux alentours de 1 h ou 2 h du matin, des jeunes sont venus signaler une fusillade. J’ai demandé à mon suppléant d’intervenir. Mais avant qu’il n’arrive, ils avaient déjà emmené la victime à Siguiri. »
Le présumé auteur est toujours en fuite, tandis qu’une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur ce drame. La communauté de Bouré Balato est sous le choc, et la question de la sécurité demeure plus que jamais préoccupante.
Guineeconstat.com Kankan Mamady Mawa Sangaré